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« Notre Père céleste! Que la sainteté de ton nom soit respectée, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien; pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; ne nous expose pas à la tentation, mais délivre-nous du mal, [car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire.
Amen!]'[/su_spoiler]
Les v9-10 orientent notre prière vers Dieu. Chaque mot, chaque pensée concernent Dieu lui-même. Il peut arriver parfois que nous soyons tellement préoccupés par nos besoins personnels ou par ceux de personnes qui nous sont chères, ou encore par des sujets qui nous semblent essentiels que nous en oublions que Dieu est Dieu : c’est donc d’abord vers Lui et vers Lui seul que doivent s’orienter nos pensées. Ces versets sonnent alors comme la confession de notre foi en ce Dieu infini auquel nous nous adressons.
Dans les versets suivants – v11-13 – la prière devient alors intercession et supplique. C’est le temps pour le disciple du Christ d’exposer à Dieu ses besoins essentiels pour sa vie, tout autant que spirituels.
Enfin – v13b – la prière se termine par l’adoration et la louange qui proclament la souveraineté sans partage de Dieu sur tout l’univers.
« Notre Père céleste! Que la sainteté de ton nom soit respectée … »
PERE – Il y a de la part de Dieu le désir que nous nous adressions à Lui comme un enfant s’adresse à son père, avec confiance, respect, amour et dans un esprit d’obéissance.
Dans l’Ancien Testament, rarement Dieu est appelé « Père » en voici deux exemples.
« Regarde du haut du ciel et constate la situation, du haut de ta sainte et splendide résidence: où sont passés ton zèle et ta puissance? Ta profonde tendresse et tes compassions envers moi ne se font plus sentir. C’est toi, cependant, qui es notre père. … c’est toi qui, depuis toujours, t’appelles notre libérateur. » (Esaïe 63.15-16).
David s’exprime également ainsi « Autant l’orient est éloigné de l’occident, autant il éloigne de nous nos transgressions. Comme un père a compassion de ses enfants, l’Eternel a compassion de ceux qui le craignent … » (Psaume 103.12-14).
Le Dieu d’Abraham a libéré Israël, son peuple, il s’est révélé à lui, il a toujours pris soin de lui. A cause de son amour, même dans les moments où son peuple l’abandonnait, Dieu gardait les yeux sur lui, comme un père aimant le fait pour son enfant.
Le Père c’est ce que Dieu veut être pour tout homme. Dieu est « le Père » … En fait, depuis que le péché est apparu dans le monde et qu’il a pénétré le cœur de l’homme, tout tend à nous séparer du Créateur.
Et si aujourd’hui, nous pouvons appeler Dieu – Père – ce n’est que par le miracle de la réconciliation accompli à la croix par Jésus-Christ : c’est l’œuvre de sa Grâce. C’est par Jésus-Christ que Dieu fait de nous ses enfants, nous sommes adoptés par le Tout-Puissant.
Paul écrit aux chrétiens de Rome : « Tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n’avez pas reçu un esprit d’esclavage pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: « Abba! Père! » L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » (Romains 8.15).
De par sa nature divine, Jésus seul peut appeler Dieu Père.
Bien avant la fondation du monde, de toute éternité, il est le Fils unique de Dieu.
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute mon approbation. » (Matthieu 3.17) : c’est le témoignage que Dieu rend à son Fils Jésus, lors de son baptême.
Nous qui croyons en Jésus-Christ crucifié et ressuscité, nous avons été adoptés par le Dieu Tout-Puissant, aucune loi ne le forçait à le faire, sinon cette loi de son amour éternel, parce que « Dieu est amour ».
Dieu est notre Père.
Ce mot « notre » introduit une dimension collective : aucun de nous n’a l’exclusivité de l’amour du Père. C’est le Christ qui nous a fait entrer dans une seule et même famille, celle des enfants de Dieu.
Ainsi, qu’on soit Français, Espagnol, Brésilien, Togolais, guyanais, Anglais, Blanc, noir, jaune, riche ou pauvre etc. … par la foi en Jésus-Christ mort et ressuscité, nous avons un seul et même Père : le Dieu Tout-Puissant.
Paul écrit à l’église d’Ephèse : « Voilà pourquoi je plie les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, de qui toute famille dans le ciel et sur la terre tient son nom. » (Ephésiens 3.14-15).
Conséquences
Si nous n’avons pas reconnu en Jésus notre Sauveur, Dieu n’est pas notre Père … Dans ce cas, appeler Dieu Père, est au minimum une ignorance et parfois même une hypocrisie. En effet, comment appeler Père quelqu’un dont ignore l’amour et la grâce ?
Si Dieu est notre Père, alors les portes de son cœur nous sont ouvertes et plus rien ne peut nous séparer de son amour … pas même la mort dit l’apôtre Paul (Romains 8.38-39).
Si Dieu est Notre Père, alors, nous devons nous conduire comme des enfants avec Lui : obéissance à sa volonté, respect, amour, confiance … Si nous rejetons cette vie, comment pouvons-nous appeler Dieu Père ? Pierre écrit (1 Pierre 1.17) : « si c’est comme à un Père que vous faites appel à celui qui juge chacun conformément à sa manière d’agir sans faire de favoritisme, conduisez-vous avec une crainte respectueuse pendant le temps de votre séjour sur la terre. ».
« Notre Père celeste » … ou « qui es aux cieux. »
Le vendredi 13 septembre 2013, la sonde Voyager 1 a quitté le système solaire. Elle a été envoyée dans l’espace le 5 Septembre 1977. 36 ans après, elle est donc sortie du système solaire, après avoir accompli quelques 21 milliards de KM.
La prochaine rencontre que fera Voyager 1 sera une étoile (Gliese 445) qui se trouve du côté de la Grande Ourse : cette étoile Voyager 1 en croisera la route d’ici environ 40 000 ans.
Combien d’étoiles tapissent la voute céleste ? Combien de temps faudra-t-il à Voyager 1 pour arriver au bout du bout des limites de l’univers ?
Levant les yeux vers le ciel, réalisant l’infini grandeur de Dieu au moment où il inaugure le temple construit à Jérusalem, le roi Salomon dira que « les cieux des cieux ne peuvent contenir Dieu » (1Rois 8.27).
La réalité est là, follement incroyable : ce Dieu éternel, infini, Créateur, Tout-Puissant est « Notre Père » et le message de l’Evangile, c’est aussi qu’il vit en nous par son Esprit Saint.
Ainsi, si nous ses enfants, nous sommes entrés dans la présence de Dieu par Jésus-Christ, Dieu vient aussi dans notre intimité, puisqu’il vit en nous par l’Esprit Saint.
Ces 1ers mots de la prière sont :
1 – d’abord un appel : appel à se tourner vers Dieu, comme un enfant se tourne vers son père : c’est l’appel à la foi en Jésus-Christ, mais s’il n’y a pas cet acte de foi en Jésus-Christ, cette confiance placée en lui pour notre salut éternel et pour notre quotidien, alors Dieu n’est pas notre Père et cette prière devient rapidement un simple acte religieux … et superstitieux.
2 – un appel à ouvrir nos yeux et notre intelligence sur l’immensité infinie de la grandeur de Dieu qui domine sur toute sa création, jusqu’aux fins fonds de l’univers. Dieu n’est pas une idole faite par la main de hommes. Dieu n’est pas un « demi Dieu » qu’on peut manipuler et mettre à notre niveau.
C’est pourquoi cette première phrase nous appelle au plus profond respect, parce que Dieu n’est pas notre « pote », il est au-dessus de toute autorité, il est lui-même l’autorité céleste. Mais il est aussi amour, c’est pourquoi nous pouvons nous approcher de lui avec confiance, en lui disant notre respect, notre adoration et notre amour.
Notre Père céleste! Que la sainteté de ton nom soit respectée. »
Autres traductions – « Que ton nom soit sanctifié. » (Colombe) ou : « Que ton nom soit reconnu pour sacré. » (NBS)
Après la prière de confiance, nous voici maintenant en présence d’une demande qui ne se trouve pas naturellement dans notre bouche. Le peuple d’Israël accordait une importance toute particulière au nom de Dieu, ce nom qu’il n’osait pas prononcer, sinon en le remplaçant par le mot « Adonaï » et que nos traductions expriment par ce mot : « L’Eternel » ou encore par « le Seigneur ».
Quand les copistes de l’Ancien Testament voyaient ce nom écrit (tétragramme hébreu qu’on exprime parfois par Jéhova ou Yahvé), avant même de le copier et pour ne pas souiller le nom de Dieu, ils se livraient à des ablutions pour se purifier : c’est juste une indication pour montrer que pour Israël, le nom même de Dieu est saint.
Il faut reconnaître humblement que sanctifier le nom de Dieu n’est pas toujours le centre de nos préoccupations.
Qu’est-ce que sanctifier le nom de Dieu ? Que faisons-nous du nom de l’Eternel ?
Dieu est Trois fois Saint, son nom même est saint. Nous, enfants de Dieu, que faisons-nous du nom du Seigneur ? Il arrive parfois qu’il traine dans nos conversations et pas toujours pour en chanter les louanges. Le troisième commandement dit : « Tu n’utiliseras pas le nom de l’Eternel, ton Dieu, à la légère, car l’Eternel ne laissera pas impuni celui qui utilisera son nom à la légère. » (Exode 20.7). Et si Dieu a parlé ainsi, c’est qu’il a bien compris que son peuple serait tenté de ne pas respecter son nom.
Le nom de l’Eternel est ce qui unit les chrétiens, parce que ce nom est saint. Dans la prière qu’il prononce à la fin de son ministère, alors qu’il va être séparé de ses disciples, Jésus prie pour eux : « Désormais je ne suis plus dans le monde, mais eux, ils sont dans le monde, tandis que je vais vers toi. Père saint, garde-les en ton nom, ce nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous. » (Jean 17.11). Au Psaume 148.12-13 : « jeunes gens et jeunes filles, vieillards et enfants! Qu’ils louent le nom de l’Eternel, car son nom seul est élevé, sa majesté domine la terre et le ciel. »
Le nom de Dieu définit qui il est : le Seigneur, l’Eternel, le très haut, le Créateur Tout-puissant …celui qui est saint c’est à dire sans péché.
Je n’aimerai tout de même pas que le nom que je porte depuis ma naissance soit sali par de mauvaises actions que j’aurai commises.
Par le prophète Malachie, Dieu proclame : « Du soleil levant au soleil couchant, mon nom est grand parmi les nations, et partout on fait brûler de l’encens en l’honneur de mon nom … Oui, mon nom est grand parmi les nations, dit l’Eternel, le maître de l’univers, mais vous, vous le déshonorez … Maudit soit le tricheur qui a dans son troupeau un mâle et qui offre et sacrifie au Seigneur une bête en mauvais état, car je suis un grand roi, dit l’Eternel, le maître de l’univers, et mon nom est craint parmi les nations. » (Malachie 1.11-14).
Qu’est-ce-que sanctifier le nom de Dieu ?
Je ne m’avancerai pas trop en disant que cela commence par l’obéissance au troisième commandement. « Tu n’utiliseras pas le nom de l’Eternel, ton Dieu, à la légère, car l’Eternel ne laissera pas impuni celui qui utilisera son nom à la légère. » (Exode 20.7)
Comme le peuple d’Israël, nous sommes face au Dieu Saint. Nous Lui appartenons. Nous sommes porteurs de son nom devant les hommes. Sanctifier le nom de Dieu, c’est porter ce nom devant les hommes sans crainte ni honte, pour que le nom de l’Eternel soit connu de tous, pour que le nom de l’Eternel soit respecté par tous et partout.
Le monde ne connaît le Nom de Dieu que par notre témoignage, par notre façon de porter ce nom, et parce que nous sommes dans la Nouvelle Alliance, c’est aussi le nom du Christ que nous portons parmi les hommes.
C’est une grande responsabilité : (Esaïe 56.5) : « je leur donnerai dans mon temple et à l’intérieur de mes murailles une place et un nom qui vaudront mieux, pour eux, que des fils et des filles. En effet, je leur donnerai un nom éternel qui ne disparaîtra jamais. »
« Que ton Nom soit sanctifié » – c’est la prière du chrétien qui met au-dessus de ses préoccupations personnelles, au-dessus de son désir de reconnaissance et de sa réussite sociale, l’honneur de son Seigneur, l’honneur de son Père céleste.
« Que ton Nom soit sanctifié » – C’est aussi la prière de celui qui se tourne vers Dieu pour adorer ce Nom et pour demander au Seigneur d’enlever de son cœur toute hypocrisie et tout égoïsme, pour que seul le nom de l’Eternel brille en lui.
Par ces paroles, nous marquons notre refus de toute autre souveraineté sur la terre et sur notre vie que celle de Dieu.
Quand nous disons : « Que la sainteté de ton nom soit respectée », nous nous engageons à sanctifier ce nom devant les hommes en actes et en paroles, en étant prêts à défendre ce nom, en rejetant tout compromis et en nous souvenant que Jésus a toujours sanctifié parfaitement le nom de son Père en mourant sur la croix et en refusant de céder aux pressions du Malin, au péché.
Toute sa vie, Jésus a fait preuve de sainteté alors, soyons ses imitateurs (1 Pierre 3.15) : « respectez dans votre cœur la sainteté de Dieu le Seigneur. Soyez toujours prêts à défendre l’espérance qui est en vous, devant tous ceux qui vous en demandent raison… ».
Si nous ne sommes pas prêts à sanctifier le nom de Dieu, si nous refusons de le sanctifier, alors il vaut mieux ne pas prier ainsi, ne pas prononcer les paroles de cette prière, qui ne serait que le signe de notre inconséquence, sinon d’un mensonge de notre part.
Aucun de nous n’est un chrétien parfait, aucun de nous n’est parfait dans la sainteté, ça aussi c’est la réalité, pourtant, il ne faut pas se sentir écrasé.
C’est vrai, le nom de Dieu est saint, mais Dieu est notre Père, celui qui nous aime, il connait nos faiblesses, il connait aussi la force et la sincérité de notre amour, c’est pourquoi il est toujours prêt à nous pardonner et à agir bien au-delà de nos faiblesses.
A cet égard le témoignage de Paul pourrait bien nous être très utile : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.» Aussi, je me montrerai bien plus volontiers fier de mes faiblesses afin que la puissance de Christ repose sur moi. » (2Cor. 12.9)
Pasteur Didier ROCA
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