[su_quote cite= »Matthieu 6 : 9-10« ]Voici donc comment vous devez prier: ‘Notre Père céleste! Que la sainteté de ton nom soit respectée, 10 que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel..[/su_quote]
« Seigneur apprends-nous à prier. » C’est la demande adressée à Jésus par ses disciples et c’est suite à cette demande, que Jésus livre cette prière qui reste un modèle de sobriété, mais qui contient de grands enseignements pour chacun des disciples du Christ.
Rappel de la structure de la prière
Les v9-10 – orientent notre prière vers Dieu. Chaque mot, chaque pensée concernent Dieu lui-même, il est le Tout-Puissant, le Créateur. C’est vers Lui, et vers Lui seul, que s’orientent nos pensées. Ces versets sonnent alors comme la confession de notre foi en ce Dieu infini auquel nous nous adressons.
Les versets v11-13 – la prière devient alors intercession et supplique. C’est le temps pour le disciple du Christ d’exposer à Dieu ses besoins essentiels pour sa vie, tout autant que spirituels.
Le verset v13b – la prière se termine par l’adoration et la louange qui proclament la souveraineté sans partage de Dieu sur tout l’univers.
Notre Père céleste! – Dieu est le Père de chaque personne qui a donné sa vie à Jésus-Christ. Mais appeler Dieu « Père », alors qu’on n’a pas donné sa vie à Christ et qu’on a pas cette foi qui fait dire qu’il est le Fils unique de Dieu, le Seigneur et le Sauveur … c’est une erreur ou un mensonge et c’est faire de cette prière une vaine redite.
Notre Père céleste! Que la sainteté de ton nom soit respectée – Dieu est saint – trois fois saint – c’est-à-dire que le péché (le mal) sous quelque forme qu’il se manifeste, n’a aucune prise sur lui. Mais ça signifie aussi qu’il a une haine sans limite du péché. Le disciple du Christ est appelé à avoir cette même haine du péché pour honorer le nom même de Dieu qui est saint. C’est ça, le chemin de la sanctification sur lequel nous avons parfois du mal à progresser.
Le disciple du Christ, vivant parmi les hommes, est porteurs du nom de Dieu, il est un ambassadeur de son Roi, c’est sa responsabilité de air briller ce nom, par sa vie et par le message de vie dont il est le porte-parole.
Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel – Dieu est le Roi qui est au-dessus des cieux. Levant les yeux au ciel, Salomon s’écrie que « les cieux des cieux ne peuvent contenir Dieu » (1 Rois 8.27).
Que ton règne – ces paroles sont celles de l’espérance. L’espérance de l’enfant de Dieu qui reconnaît la souveraineté de son Seigneur sur sa création ainsi que sur sa vie personnelle.
Qu’est-ce que le Royaume de Dieu ?
1ère piste – Le Royaume des cieux, ce n’est pas un monde terrestre amélioré, un âge d’or quelconque, mais c’est d’abord le lieu où le Seigneur recevra tous ceux qui auront cru en son Fils le Christ (Apocalypse 21, Esaïe 60-66) c’est le paradis, la Nouvelle Jérusalem.
Apocalypse 21.1-2 « Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la première terre avaient disparu et la mer n’existait plus. Je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem … » Ce Royaume, nous en connaissons donc la réalité, mais nous ne l’avons pas encore vu, parce que « C’est en espérance que nous sommes sauvés » (Romains 8.24).
2ème piste – Le Royaume des cieux, c’est aussi Jésus lui-même. Quand Jésus s’approchait des hommes, il pouvait leur dire : « Le royaume de Dieu est venu jusqu’à vous. » (Matthieu 12.28, Luc 17.20). Jésus est le Royaume, il en est aussi la porte de ce Royaume (Jean 10.7) il en est la lumière (Jean 8.12), le cœur, le commencement et la fin … jusque dans l’éternité.
3ème piste – Le chrétien est porteur du Royaume des cieux, parce que par son Esprit, c’est le Christ qui vit en lui. Ce qui signifie que nous sommes beaucoup plus que de simples témoins de ce Royaume. Quand Jésus envoie ses disciples, il leur recommande de dire aux personnes rencontrées : « Le royaume de Dieu s’est approché de vous. » (Luc 10.9). Le croyant est porteur du Royaume de Dieu dans ce champ qu’est le monde, il est l’ambassadeur de son Roi et de son Royaume éternel de lumière et de paix.
Ce que nous pouvons dire, pour regrouper ces trois pistes de réflexion, c’est que le Royaume de Dieu est la sphère où s’exerce pleinement son autorité, là où brille sa Gloire du Seigneur. Partout où la souveraineté de Dieu est reconnue et glorifiée, là est le Royaume de Dieu.
C’est pourquoi Jésus est le Royaume de Dieu, lui qui a accompli pleinement toute la loi de Dieu, toute la volonté de Dieu : et il l’a fait avec joie, volontairement. C’est aussi pourquoi le disciple de Jésus-Christ est un ambassadeur de ce Royaume (2 Corinthiens 5.20, Luc 9.2), nous sommes des personnes qui reflétons la personne du Christ et la réalité du Royaume des cieux.
« Que ton règne vienne » . Nous attendons la venue de Jésus pour que s’ouvrent enfin les portes de ce Royaume. Quand nous prions ainsi, non seulement nous appelons la venue de Jésus-Christ dans la gloire, mais nous demandons aussi au Père et au Fils de régner dans notre vie par la présence du Saint-Esprit, parce que Jésus veut être le Seigneur de notre vie.
Remarque : si une personne prie ainsi, mais qu’elle n’est pas chrétienne, ces paroles n’ont aucun sens. Mais j’ajoute aussi que si un chrétien prie ainsi, mais qu’il n’est pas prêt à accepter la souveraineté de Dieu dans sa vie, alors je crains fort que ces paroles ne soient qu’un mensonge, une hypocrisie (du théâtre) … c’était d’ailleurs le problème des Pharisiens, dont la foi n’était qu’une mise en scène.
Le Royaume de Dieu, la présence de Christ en nous, , c’est ce que le Seigneur Jésus nous invite à chercher par-dessus toute autre chose : « Recherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné en plus. » (Matthieu 6.33)
Que ta volonté soit faite
Si la parole précédente était la prière de l’espérance, mais aussi de l’assurance … ces paroles sont la prière de l’obéissance.
L’espérance du retour du Seigneur ne doit pas être une échappatoire. Disciples du Christ, nous le sommes et notre mission, ici-bas, c’est de faire la volonté de notre Seigneur et Sauveur, celui dont nous avons dit qu’il est le souverain de notre vie, celui qui vit en nous par son Esprit saint.
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Au ciel, la volonté de Dieu s’accomplie parfaitement, sans aucun « raté » et c’est l’armée de l’Eternel qui l’accomplit. Dans le Royaume de Dieu, il n’y a pas de place pour la désobéissance, pour l’avoir oublié Satan en a été chassé. Dieu n’attend pas de ses enfants une obéissance servile, hypocrite et sans amour. Bien au contraire. Quand le Seigneur appelle Esaïe à le servir, il lui dit ceci : « Qui vais-je envoyer et qui va marcher pour nous? » avec simplicité et foi, cet homme lui répond : « Me voici, envoie-moi! » (Esaïe 6)
Cette obéissance, Jésus en donne le secret : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. » (Jean 4.34) se nourrir de la volonté de Dieu, celle qui est exprimée dans les pages de la Bible, celle que le Saint-Esprit, agissant en nous, nous fait connaître. C’est important, c’est même vital.
Toute la volonté de Dieu pour ses enfants, est exprimée par ces paroles : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier commandement et le plus grand. Et voici le deuxième, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » (Matthieu 22.37-40)
Tous nos actes, toutes nos paroles, tous nos choix doivent être dictées, pesées, calibrées à la lumière de cette loi d’amour … si la volonté de Dieu est facile à connaître, la vivre peut ressembler parfois à une lutte contre les penchants de notre cœur. Vivre de l’obéissance à la Parole de Dieu, peur parfois nous mener sur des chemins difficiles, des chemins où il faut s’approcher avec foi de notre Dieu pour être capable de la faire … jusqu’au bout quelles que soient les circonstances et les conséquences.
La loi de l’amour est exigeante … Dieu ne peut pas se contenter miettes de notre amour. Relisez le livres des Psaumes, beaucoup expriment les difficultés rencontrées, mais aussi le secours qui vient de Dieu et ce n’est pas pour rien que le prophète Jérémie a écrit le livre « des Lamentations » … mais ce prophète a toujours tenu ferme dans son engagement servir son Seigneur, même dans les pires difficultés et oppressions dont il a été la victime. Souvenez-vous également de Daniel et de ses amis : jetés dans la fournaise ardente, ou aux lions, ils ont tenu ferme dans l’obéissance à la volonté de Dieu. Jésus donne aussi l’exemple suprême de l’obéissance, lui qui voyant approcher son supplice et sa mort prie ainsi : « Mon Père, si cela est possible, que cette coupe s’éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » (Matthieu 26.39).
C’est par amour pour son Père et par amour pour l’humanité entière que Jésus s’est offert en sacrifice … il a ainsi accompli toute la loi de Dieu, dans les plus sévères de ses exigences. Parler ainsi peut paraître dur, trop exigeant : mais le Seigneur s’est sacrifié pour nous et en lui donnant notre vie, nous avons accepté qu’elle ne nous appartienne plus, puisque désormais, elle lui appartient.
Mais il ne faut pas non plus croire que c’est à une vie de douleur que nous sommes appelés et dans l’Ecriture, des dizaines de passages parlent de la joie, un des plus connus étant ces paroles de l’Ecclésiaste : « Mange bois réjouis-toi ! ». C’est dans les Psaumes qu’on trouve 58 de ces passages :
« Moi, j’ai confiance en ta bonté, j’ai de la joie dans le cœur à cause de ton salut. Je veux chanter en l’honneur de l’Eternel, car il m’a fait du bien. » (Psaume 13.6) … « Quand on tourne les regards vers lui, on est rayonnant de joie, et le visage ne rougit pas de honte » (Psaume 34.6) … etc. …
Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Un texte nous interpelle : « Nous avons auprès de lui cette assurance: si nous demandons quelque chose conformément à sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, quelle que soit notre demande, nous savons que nous possédons ce que nous lui avons demandé. » (1 Jean 5.14-15).
Prier, ce n’est pas faire plier Dieu à notre volonté. Mais c’est quand nous connaissons sa volonté et parce que nous la connaissons que nous pouvons prier … Dieu alors écoute nos prières et y répond, parce que nous prions en plein accord avec sa volonté … c’est l’exemple de la prière de Jésus à Gethsémané … sa prière a été pleinement exaucée, puisque nous sommes là aujourd’hui.
Dieu nous aime, nous l’aimons, apprenons chaque jour un peu plus à connaître sa volonté.
Je termine par une traduction d’une théologienne protestante (Francine Carillo). Une traduction que j’ai trouvé particulièrement pertinente et qui nous permet d’aborder sous un autre cette première partie de la prière : « Notre Père céleste! Que la sainteté de ton nom soit respectée, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »
Voici la traduction de Francine Carillo : « Notre Père qui es aux cieux, que, comme au ciel aussi sur terre, ton nom soit sanctifié, ton règne vienne et ta volonté soit faite! »
Saisissez-vous la nuance ? Dieu est au ciel et ce qui est demandé dans la prière, c’est que tout se passe sur la terre comme ça se passe au ciel : la sanctification du nom de Dieu, son règne et sa volonté.