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2 Co 10.5
Nous nous emparons de toute pensée pour l’amener, captive, à l’obéissance du Christ.
En tout amenez vos requêtes à Dieu
La prière exprime une attitude particulièrement humaine : la capacité de réfléchir [à] sa situation, d’aller sur la montagne, de prendre du recul. Dans notre société, nous sommes amenés à nous positionner ou à nous définir sur toutes sortes de sujets sans prise de recul, alors que nous ne sommes souvent même pas clair sur notre implication. Où est notre cœur? On se retrouve vite perdu. Notre vie spirituelle est, elle aussi, à la dérive. La prière est l’occasion de se recentrer sur ce que je suis, devant Dieu.
Mais la prière ne se limite pas à se parler à soi-même en ressassant ses problèmes ; elle vise à s’en remettre à Dieu, à les lui confier. Quelque chose se passe dans notre rapport à tout ce qu’on y dit : ces paroles, ces idées, deviennent notre bien commun avec Dieu, ce qu’on partage avec lui. Nous avons besoin de faire de nos sujets de prière notre bien commun avec Dieu (quelle qu’en soit la réponse).
Malheureusement, très souvent cette mécanique relationnelle est plutôt grippée. Certains sujets nous dérangent devant Dieu, sur d’autres on est plus convaincus de son avis, un peu comme si nous essayions de nous rassurer en capt[ur]ant la penser de Dieu.
Êtes-vous seulement conscient que votre relation avec Dieu n’est pas conditionnée par la manière dont vous percevez tel ou tel sujet ? Amener toute pensée captive c’est justement ne pas considérer qu’une pensée peut être entre Dieu et nous, c’est ne pas nous faire notre propre juge dans le traitement que nous lui donnons, c’est apprendre à laisser Dieu s’approprier nos préoccupations et nos joies. Ce ne sont plus elles qui conditionnent notre relation à Dieu. Comme Jésus à Gethsémané, ce ne sont pas les spéculations sur notre situation mais bien l’intention et le dessein d’Amour de Dieu pour nous qui compte par dessus tout.
Regardez justement cette relation du Fils avec le Père ? Le Fils, qui est notre modèle, nous rappelle que nous sommes des êtres aimant avant d’être des êtres pensant. Acceptons que nous réagissons de toutes sortes de manière dans nos prières, que nous ne sommes pas neutre.
Découvrons que la prière recèle toute la palette d’une relation. Loin de nous rendre prisonnier de nos pensées, chacune d’elles est l’occasion de réaliser que nous sommes vivants et sensibles dans notre relation avec Christ, que celle-ci n’est pas figée et que nous évoluons et parcourons un chemin vraiment original avec un Dieu bien vivant.
Dieu n’est plus une figure figée avec laquelle nous cherchons désespérément à fusionner nos pensées. Dieu est un interlocuteur qui se révèle dans chacun de nos pas, dans la manière par laquelle il infléchit chacune de nos pensées.
Jésus nous révèle que Dieu ne s’est pas figé devant le péché et la rigidité du cœur des humains. C’est là l’obéissance du Christ de notre verset du début : accepter que Dieu puisse s’associer à nos pensées, nos craintes, nos convictions. C’est cette obéissance qui permet à Dieu de dépasser l’impasse humaine.
Esaïe 43.1,4
N’aie pas peur, car je t’ai racheté. Je t’ai appelé par ton nom: tu m’appartiens!
(…) parce que tu as de la valeur à mes yeux, parce que tu as de l’importance et que je t’aime…
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