[:fr]Les degrés du disciple[:]

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[su_dropcap style= »flat »]L[/su_dropcap]a vie du disciple, du chrétien qui accepte de suivre Jésus, se résume parfois trop rapidement à une liste de missions et d’actions à accomplir pour parvenir à sa propre croissance spirituelle. La sanctification, le parcours de la foi, revient à se préoccuper avant tout de son progrès personnel.
Pourtant, à la base, le statut de disciple se fonde sur la relation que le maître construit avec la personne qu’il appelle. Ce n’est ce que je fais qui me définit en tant que disciple, mais ce qu’il est.

[su_pullquote align= »right »]C’est notre relation avec le maître qui garantira le succès de notre discipulat. [/su_pullquote]

Nous sommes disciples uniquement parce que nous avons accepté de répondre à un appel, l’appel d’un maître à le suivre. Le disciple est celui qui est sensible à l’enseignement de son maître.
Mais dans le cas de Jésus, l’enseignement n’est pas un savoir, c’est une personne. Le disciple du Christ est consacré à une personne, pas à une idée. Le disciple s’attache à l’identité même de son maître. [nous avions déjà partagé sur le sujet]

Et des relations avec Jésus, on en trouve de toutes sortes. Certaines évoluent chez une même personne. Tout au long de son ministère dans les évangiles, Jésus a rencontré différents types de suiveurs, différents niveaux d’implication. Sa relation a été différentes avec chacun et aura marqué chacun différemment. Je vous propose de passer en revue différents types de relation que Jésus a suscité durant son ministère et la place qu’il a pris dans la vie de ces personnes.pred-les-degres-du-disciple

Les foules – Matthieu 13.1-34 ; 14.13-21

Qu’est-ce qu’elles ont fait surtout ? Elles l’ont écouté.
Pour eux, il est celui qui guérit et qui enseigne

Les 500 – 1 Corinthiens 15.6

Ce sont les témoins de première main du coup de maitre de Jésus. Qu’est-ce que ça leur fait ? Ça les a inspirés.
Pour eux, il est le visionnaire

Les 120 – Actes 1.15

Là on est aux débuts de l’église. Le maitre vient de se retirer
Qu’est-ce qu’il se passe ? Ils se retrouvent entrainés à sa suite, mis en mouvement.
Pour eux, il est le berger

Les 70 – Luc 10.1

Retour sur le ministère de Jésus. Moins nombreux. Ceux qu’il envoie en stage. Il les a formés et coachés.
Pour eux, il est celui qui mobilise

Les 12 – Matthieu 10.1

Le cercle se rétrécit. C’est la garde rapprochée. Ils ont partagé le quotidien de la vie du maitre.
Ceux qui ont partagé son chemin au quotidien.
Pour eux, il est le maître

Les 3 – Marc 5.37 ; Luc 9.28 – Marc 14.33

Les intimes. Ceux qui ont partagé le plus personnel.
Ceux pour qui il s’est investi personnellement.
Pour eux, il est le grand frère, le mentor.


Maintenant observez bien comment évoluent les besoins de chacun vis-à-vis du maitre, mais aussi parallèlement leur relation avec lui.

Il faut qu’il croisse et que je diminue…

Au début quand ces foules rencontrent Jésus, ce sont leurs besoins qui sont importants. Mais au fur et à mesure qu’ils s’approchent, c’est Jésus lui-même qui devient important, au point que leurs besoins deviennent secondaires. Jésus se révèle comme collaborateur, comme ami. Le cercle le plus rapproché est le plus personnel, celui de l’intimité familiale. Progressivement, le centre ce décale.

Aux premiers contacts avec Jésus, la demande est grande et sa présence toute relative dans la vie de tous les jours du disciple. Mais plus vous rapprochez du centre, plus la présence du Christ sera importante et moins sa demande sera grande.  Cela ne veut pas dire qu’il ne se retrouve plus dans les premiers niveaux. Bien au contraire. Ils sont cumulatifs. Avec l’expérience et le vécu, sa relation avec le maitre s’enrichit.

Pensez simplement à une passion pour une personne que vous avez rencontré. Vous commencez par découvrir l’impact qu’elle a sur vous, ce qu’elle vous apporte, puis vous la découvrez, elle, de plus en plus et vous entrez progressivement dans son intimité, au point de devenir son partenaire privilégié, celui avec qui il partage tout ce qu’il a de plus cher. Et ça, c’est une bonne nouvelle, qui finit par dissiper nos préoccupations, notre orgueil et notre vanité…
Plus vous approchez du centre, plus la relation avec le maître se fondera sur sa présence même, ce qu’il est et ce qu’il apporte, mettant au second plan vos attentes personnelles. Alors qu’à l’inverse, dans les premiers contacts, ce sont d’abord vos besoins qui animent votre relation ; sa présence est d’abord l’occasion d’exprimer vos préoccupations.

Ainsi, la vie de disciple se révèle comme un parcours : tu rencontres Jésus, tu es attiré par son témoignage, mais ce n’est que le début d’un chemin qui va converger de plus en plus vers lui…

Le parcours du disciple

Au premier contact, je suis dans cette foule attirée par quelqu’un, par l’originalité et la singularité de son personnage, de l’impact qu’il a sur les autres. Je suis dans le premier cercle de ceux que Jésus attire. Je me découvre Curieux

Puis progressivement, je découvre sa vision du monde et elle m’inspire. Elle commence à faire scintiller des étoiles dans mon ciel et virevolter des papillons dans le ventre. Je suis dans le deuxième cercle. Je me découvre Captivé.

Ces paroles, cette vision, commencent à me faire frémir. Elles me donnent envie de bouger et de me mettre en mouvement. Elles m’ébranlent dans ma torpeur et ma fascination. Je réagis. Je suis dans le troisième cercle. Comme par un berger qui ébranle son troupeau, je me découvre Bousculé.

Je découvre alors que ce message de Jésus s’adresse effectivement personnellement à moi. Ma vie entre progressivement dans la vision de Jésus. Petit à petit, le message d’abord lointain commence à orienter mes propres pas ; il détourne progressivement mon attention de mes peurs et de mes raisonnements bloqués. Je suis dans le quatrième cercle. Je me découvre Concerné.

Au fil du chemin, Jésus devient alors ce partenaire indispensable. il prend de plus en plus de place et sa relation avec moi commence à sérieusement façonner mon existence. Sa vision perçue au début se concrétise dans ma propre vie. Mon chemin devient notre chemin. Jésus est le maître, mon rabbi, qui transforme mon existence. Je suis son disciple. Je suis dans le cinquième cercle. Je me découvre Consacré.

Puis vient le sixième cercle. Je réalise alors que je suis l’image du Christ, son frère ou sa sœur, qu’il partage tout avec moi, qu’il ne me tient pas à distance dans un cercle ou un autre mais qu’il a toujours voulu m’attirer au plus près de lui. Je suis venu à ce monde pour que nous marchions ensemble, pour être en relation avec lui. Au travers de lui, je me découvre un Père, une famille ; en lui, je suis une nouvelle création… je me découvre Adopté !


Ce schéma nous interroge : Où est-ce que je situe aujourd’hui ma relation avec Jésus ? Comment est-ce que je me perçois dans cette relation ? Quelle place occupe-t-il dans ma vie ? Quel rôle joue-t-il dans mon quotidien ? Quelles sont mes attentes à son égard ? Et est-ce que je me limite à un cercle particulier ?

Quelle que soit votre impression sur votre situation personnelle, sachez que ce schéma est dynamique et que nous sommes justement appelés à progresser vers le centre et découvrir une plus grande intimité avec Jésus. C’est justement ça la Bonne Nouvelle :

[su_quote cite= »Jean 15.15-16″]Je ne vous appelle plus serviteurs parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son seigneur, mais je vous ai appelés amis parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis.[/su_quote]

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