Les ironies de la croix

Les ironies de la croix

J’ai cité récemment l’exemple de Jésus dont il est dit de lui :

Homme de douleur et habitué à la souffrance

Esaïe 53 : 3

Outre le fait des souffrances physiques endurées, sur lesquelles je ne m’attarderais pas, Jésus a dû supporter des moqueries et particulièrement deux ironies. Celles-ci ressortent bien chez Matthieu et nous allons les regarder d’un peu plus prêt.
Mais avant cela un mot sur l’ironie.
L’ironie c’est le fait de ne pas donner aux mots leur valeur réelle ou complète, ou faire entendre le contraire de ce que l’on dit. C’est le contraste entre une réalité cruelle et ce que l’on pouvait attendre.
Elle est utilisée dans l’objectif de dénoncer, de critiquer quelque chose ou quelqu’un. Pour cela, le locuteur décrit souvent la réalité avec des termes apparemment valorisants, dans le but de dévaloriser. L’auteur utilise alors différents procédés de style comme:

  • l’antiphrase qui consiste à dire le contraire de ce que l’on pense, en le montrant d’une manière évidente; ex: “ah! tu es propre! regarde toutes ces tâches!”.
  • Lhyperbole qui exagère les propos; ex: “il est grand, gigantesque”.
  • Ou encore la parodie qui consiste à imiter pour se moquer.

Pour qu’il y ait ironie, il faut:

  • un énonciateur qui fait de l’ironie
  • une cible qui est visée par l’ironie
  • des témoins qui comprennent ce que l’énonciateur dit

La première ironie :

27 Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire et rassemblèrent toute la troupe autour de lui.
28 Ils lui enlevèrent ses vêtements et lui mirent un manteau écarlate.
29 Ils tressèrent une couronne d’épines qu’ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis, s’agenouillant devant lui, ils se moquaient de lui en disant: «Salut, roi des Juifs!»
30 Ils crachaient sur lui, prenaient le roseau et le frappaient sur la tête.
31 Après s’être ainsi moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements et l’emmenèrent pour le crucifier.

Matthieu 27 : 27−31

Jésus est accusé d’être roi, mais il est roi !
L’énonciateur: les soldats du gouverneur
Les témoins: la cohorte composée d’environ 600 hommes.
Les soldats du gouverneur romain, Pilate, qui l’ont sans doute entendu s’étonner de la prétendue royauté de Jésus, dont les Juifs l’accusaient, ironisent dans ce sens.
Quelques heures plus tard, lorsque Pilate interroge Jésus il le questionne sur cette royauté qui le trouble :

33 Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? »
34 Jésus [lui] répondit : « Est-ce de toi-même que tu dis cela ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? »
35 Pilate répondit : « Suis-je un Juif, moi ? Ta nation et les chefs des prêtres t’ont livré à moi. Qu’as-tu fait ? »
36 Jésus répondit : « Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne sois pas livré aux Juifs ; mais en réalité, mon royaume n’est pas d’ici-bas. »
37 Pilate lui dit :  « Tu es donc roi ? » Jésus répondit : « Tu le dis, je suis roi. Si je suis né et si je suis venu dans le monde, c’est pour rendre témoignage à la vérité. Toute personne qui est de la vérité écoute ma voix. »
38 Pilate lui répliqua : « Qu’est-ce que la vérité ? » […]

Jean 18 : 33−38

Mais en affirmant sa royauté Jésus profite pour rappeler qu’il est venu rendre témoignage à la vérité. Remarquons la question de Pilate au passage :  Qu’est-ce que la vérité ?

Aujourd’hui nombreuses sont les personnes qui se demandent où trouver la vérité parmi tant de religion, parmi tant de philosophies, parmi tant d’explications scientifiques ou pseudo scientifiques ? Jésus précise à Pilate qu’il est venu rendre témoignage de la vérité, c’est à dire de Dieu lui-même; il a dit quelques mois plus tôt :

Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne peut venir à Dieu, que par moi.

Jean 14 : 6

« Qu’est-ce que la vérité ? » Pilate a bien exprimé la problématique quant à la quête humaine de la vérité. Avec lui, nous pourrions dire, d’une autre manière : La vérité ? … Vaste programme !
Si cela pouvait se faire, un simple survol de tout ce qui a été écrit sur ce sujet – ne serait-ce que dans le domaine de la philosophie – cela nous conduirait inévitablement à conclure que la notion même de vérité recouvre quelque chose d’insaisissable, d’indéfinissable ou d’inaccessible en soi. Voici quelques courtes citations illustrant ce constat :

La vérité appartient à ceux qui la cherchent, et non point à ceux qui prétendent la détenir.

Nicolas de CONDORCET, mathématicien et philosophe, XVIIIe siècle

La vérité, c’est de chercher toujours la vérité.

Romain ROLLAND, écrivain, 1866-1944

Il y a trois vérités : ma vérité, ta vérité, la vérité.

Proverbe chinois

Ainsi, de toujours, les écrits et discours d’une foule de penseurs, de religieux, de scientifiques et d’érudits montrent leur volonté de cerner cette question d’une manière convaincante.
Mais aucun n’y parvient. L’humanité semble donc bien rester dans la confusion quant à la recherche de la vérité. Cependant, ils sont conscient que celle-ci a un rapport avec quelque chose de plus grand, de plus haut, de plus beau, de plus parfait que le monde dans lequel ils sont.

D’où cette recherche. Et ils ont raison force que la Bible nous apprend que chaque être humain a été créé à l’image de Dieu et que le Créateur de l’univers « a mis dans le coeur e l’homme la pensée de l’éternité. »

Écclésiaste

C’est pourquoi en Jésus la vérité est pleinement révélée : Connaître Jésus, c’est connaître la vérité. Écouter les paroles de Jésus, c’est écouter la vérité. Croire en Jésus, c’est croire en la vérité. Suivre Jésus, c’est être sur le chemin de la vérité. Aimer Jésus, c’est aimer la vérité. Obéir à Jésus, c’est obéir à la vérité. Témoigner de Jésus-Christ, c’est rendre témoignage à la vérité. Et tous ceux qui ont accepté un jour, par la foi, d’ouvrir leur coeur à Jésus ont réalisé qu’ils avaient enfin trouvé un sens à sur vie.
Il y a entre Jésus et Pilate comme un dialogue de sourd. Toutefois, Pilate cherchera à épargner Jésus. Mais les Juifs qui veulent sa perte rappellent au gouverneur les impératifs du pouvoir central :

Quiconque se proclame roi s’oppose à César.

Jean 19 : 12

Alors Pilate le leur livra pour être crucifié.

Jean 19 : 16

et il fera clouer l’inscription :

Jésus de Nazareth, roi des Juifs

Elle est en Hébreux, en latin et en grec. Beaucoup de gens la lisent, dit l’Evangile. Et voilà que déjà cette mort prend publiquement des dimensions inhabituelles, universelles. Cette inscription est méprisante.
C’est le mépris de Pilate, non pas pour Jésus mais pour les Juifs qui lui ont forcé la main. Ainsi se venge-t-il sur eux de ce qu’ils lui ont fait faire. Les Juifs d’ailleurs sentent l’ironie et l’humiliation et demandent :

N’écris pas Roi des Juifs. Mais écris qu’il a dit: je suis roi des Juifs. Pilate qui en a assez, répond sèchement : Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit.

Jean 19 : 21−22

Ce sera la dernière parole explicite de Pilate rapportée par les Évangiles. Et sans le vouloir, il donne officiellement à Jésus son vrai titre.
Il faut se rappeler que la royauté de Jésus s’est manifestée par l’humilité.  Il est né dans une étable, en toute discrétion.  Seuls quelques témoins, des bergers et des mages, ont contemplé l’enfant roi.
D’ailleurs, les mages ne se sont-ils pas rendus au palais d’Hérode, mis en place par Rome comme roi de Judée après la prise de Jérusalem par Antoine, pour s’enquérir de la naissance du saint enfant?

Où est le roi des Juifs qui vient de naître?

Matthieu 2 : 2

Esaïe avait prophétisé quelques 400 années avant l’incarnation de Jésus : 

Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? Qui a reconnu en Lui, le bras de Dieu ? Il s’est élevé comme une faible plante… il était méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance.

Esaïe 53 (extraits)

Un roi qui souffre et c’est le paradoxe. Jésus recherche avant tout le bien de ses sujets au détriment du sien. Il vient pour servir sans désir d’avancement personnel…
Après la multiplication des pains, Jean rapporte que  “ces gens, ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient :

Celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde. Et Jésus, sachant qu’ils allaient venir l’enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, lui seul.

Jean 6 : 14−15

Jésus exprime bien la manière dont il voulait exercer sa royauté ici bas.

20 Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande.
21 Il lui dit : Que veux-tu ? Ordonne, lui dit-elle, que dans ton royaume mes deux fils que voici soient assis l’un à ta droite et l’autre à ta gauche.
22 Jésus répondit : Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire [ou être baptisés du baptême dont je vais être baptisé] ? Nous le pouvons , dirent-ils.
23 Il leur répondit : Vous boirez en effet ma coupe [et vous serez baptisés du baptême dont je vais être baptisé]. Mais quant à être assis à ma droite et à ma gauche, cela ne dépend pas de moi et ne sera donné qu’à ceux pour qui mon Père l’a préparé.
24 Après avoir entendu cela, les dix autres furent indignés contre les deux frères.
25 Jésus les appela et leur dit : Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles et que les grands les tiennent sous leur pouvoir.
26 Ce ne sera pas le cas au milieu de vous, mais si quelqu’un veut être grand parmi vous, il sera votre serviteur ;
27 et si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave.
28 C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup.

Matthieu 20 : 20−28

.
Jésus n’avait que faire de ce qu’on dirait et penserait de son message et de sa personne. Il n’était pas là pour sa propre personne, ses propres ambitions, mais pour les orienter vers la seule solution qui apporte paix et sérénité au plus profond de son être, pour diriger les hommes à nouveau vers Dieu et vers un Royaume céleste éternel. C’est ce qu’il dit à Pilate lorsque celui-ci lui demande s’il est roi :

Mon royaume n’est pas de ce monde.

Jean 18 : 36

Mais il viendra un jour !

La seconde ironie :

39 Les passants l’insultaient et secouaient la tête
40 en disant: «Toi qui détruis le temple et qui le reconstruis en trois jours, sauve-toi toi-même! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix!»
41 Les chefs des prêtres, avec les spécialistes de la loi et les anciens, se moquaient aussi de lui et disaient :
42 «Il en a sauvé d’autres et il ne peut pas se sauver lui-même! S’il est roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui.
43 Il s’est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime! En effet, il a dit: ‘Je suis le Fils de Dieu.’»
44 Les brigands crucifiés avec lui l’insultaient eux aussi de la même manière.
45 De midi jusqu’à trois heures de l’après-midi, il y eut des ténèbres sur tout le pays.
46 Vers trois heures de l’après-midi, Jésus s’écria d’une voix forte: «Eli, Eli, lama sabachthani?» – c’est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?
47 Quelques-uns de ceux qui étaient là, après l’avoir entendu, disaient: «Il appelle Elie.»
48 Aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge qu’il imbiba de vinaigre; il la fixa à un roseau et lui donna à boire.
49 Mais les autres disaient: «Laisse donc, voyons si Elie viendra le sauver.»
50 Jésus poussa de nouveau un grand cri et rendit l’esprit.

Matthieu 27 : 39−50

L’homme qui ne peut se sauver lui-même, sauve les autres

  • L’énonciateur: les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens
  • Les témoins: tous ceux qui assistent au spectacle, à l’agonie de Jésus sur la croix

Je pense qu’il n’a pas dû être facile pour Jésus d’entendre:  “il a sauvé les autres, qu’il se sauve lui-même”.
On sait aussi que “l’un des malfaiteurs crucifiés l’injuriait, disant: n’es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous!” Toutefois, au bout d’un moment, l’autre dit à Jésus: “pour nous c’est justice… souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne”.
– mais il est nul ! il ne peut pas se sauver ! Il y a ici une tentation identique, dans le fond, à celle vécue dans le jardin de Gethsémanée, à savoir emprunter le chemin de la facilité par le renoncement à sa mission :

Père si tu pouvais éloigner de moi cette coupe, […] non pas ce que je veux mais ce que tu veux.

Matthieu 26 : 39

Trois fois.
Jésus est venu pour faire la volonté de son Père et non la sienne.
Jésus aurait pu éviter les souffrances, les humiliations et le supplice qu’il était en train de vivre. Lorsque Pierre, au moment de l’arrestation de Jésus frappe le serviteur du souverain sacrificateur avec son épée et lui emporte l’oreille, Jésus lui dit :

Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges? Comment donc s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi?

Matthieu 26 : 52−54

Ce ne sont pas les clous qui le retiennent sur la croix, mais l’amour qu’il porte aux hommes. C’est en restant sur la croix qu’il accomplit le salut non pour lui-même mais pour tous les hommes.

26 C’est bien un tel grand-prêtre qu’il nous fallait: saint, irréprochable, sans souillure, séparé des pécheurs et plus élevé que le ciel.
27 Il n’a pas besoin comme les autres grands-prêtres d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car il a accompli ce service une fois pour toutes en s’offrant lui-même en sacrifice.
28 En effet, la loi établit comme grands-prêtres des hommes sujets à la faiblesse, tandis que la parole du serment prononcé après l’instauration de la loi établit le Fils, qui est parfait pour l’éternité. /p> Hébreux 7 : 26−28

L’apparition des ténèbres lors de la crucifixion, dont mentionne les évangiles, ont visualisé en quelque sorte l’existence du péché. En effet, l’obscurité et les ténèbres sont sur toute la terre. Ainsi en est-il de la 6ème à la 9ème heure, c’est-à-dire de midi à 15 heures. C’est le black out total dans les récits de la crucifixion. Jésus est seul. Jésus expie. Il est maudit. Il est abandonné.
Trois heures de silence, trois heures d’obscurité, trois heures d’agonie inconcevable à l’esprit humain car Jésus est ici fait péché pour nous. Puis, un cri déchirant :

Eli, Eli, lama sabachthani !

Nous sommes ici presque à la fin et au cœur du drame.
Cette parole est la seule qui soit rapporté par plus d’un évangéliste (Matthieu et Marc.). Toutes les autres paroles ne le sont qu’une seule fois.
Elle est la seule à être donné dans l’original : en araméen pour Marc et en Hébreux pour Matthieu, traduite aussitôt pour que tous comprennent :

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné !

C’est le seul moment où Jésus s’adressant à son Père dit : mon Dieu. C’est le cri de détresse le plus poignant qui soit jamais sorti de la bouche du Seigneur.
Cette parole manifeste le fait qu’il portait le péché sur lui et que Dieu, trop pur pour voir le mal, a détourné de son Fils ses regards. La grâce a un prix ; elle a coûté à Dieu son Fils unique et elle a coûté la vie à ce Fils.
Et ce qui apparaît comme un échec devient une éclatante victoire:

Il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle en triomphant d’elles par la croix.

Colossiens 2 : 15

Dès sa naissance le nom qui lui est donné oriente sa mission finale: l’ange dit à Joseph :
Elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus; c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés (Mat.1:21).Voilà le véritable but de son ministère.
Remarquez qu’il n’est pas dit qu’il sauverait son peuple de Rome, comme beaucoup l’ont espéré, et que les deux disciples sur le chemin d’Emmaüs expriment bien: “nous espérions que se serait lui qui sauverait Israël”, mais du poids du péché qui séparent l’homme de son Dieu créateur.

Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation entre vous et Dieu ; Ce sont vos péchés qui vous cachent sa face et l’empêche de vous écouter.

Esaïe 59 : 2

17 Un jour, Jésus enseignait. Des pharisiens et des professeurs de la loi, venus de tous les villages de la Galilée, de la Judée et de Jérusalem, étaient assis là et la puissance du Seigneur se manifestait par des guérisons.
18 Et voici que des hommes qui portaient un paralysé sur une civière cherchaient à le faire entrer et à le placer devant Jésus.
19 Comme ils n’avaient pas trouvé moyen de l’introduire à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et, par une ouverture, ils le descendirent sur sa civière au milieu de l’assemblée, devant Jésus.
20 Voyant leur foi, Jésus dit: «Mon ami, tes péchés te sont pardonnés.»
21 Les spécialistes de la loi et les pharisiens se mirent à raisonner et à dire: «Qui est cet homme qui profère des blasphèmes? Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul?»
22 Jésus connaissait leurs pensées; il prit la parole et leur dit: «Pourquoi raisonnez-vous ainsi dans vos cœurs?
23 Qu’est-ce qui est le plus facile à dire: ‘Tes péchés [te] sont pardonnés’, ou: ‘Lève-toi et marche’?
24 Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés, je te l’ordonne – dit-il au paralysé –, lève-toi, prends ta civière et rentre chez toi.»
25 Celui-ci se leva immédiatement en leur présence, prit la civière sur laquelle il était couché et rentra chez lui en rendant gloire à Dieu.
26 Tous étaient dans l’étonnement et célébraient la gloire de Dieu; remplis de crainte, ils disaient: «Nous avons vu aujourd’hui des choses extraordinaires.

Luc 5 : 17−26

Matthieu savait que Jésus était le sauveur, le fils de la femme de la prophétie de Gen.3:15 :

Je mettrait inimitié entre toi (Satan) et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.

Genèse 3 : 15

Si Jésus veut sauver les hommes de la colère à venir et le réconcilier avec Dieu son Père, il ne peut pas se sauver, il ne doit pas se sauver lui-même.
Il est important dé noter que si Dieu le Père a détourné les regards de son Fils à cause du péché qu’il portait, il a témoigné sa présence tout au long de son supplice, comme pour répondre aux ironies, par l’apparition des ténèbres, dont nous avons parlé, et ensuite par le voile du Temple qui se déchire du haut vers le bas, et qui inaugure la nouvelle relation entre Dieu et les hommes, comme l’écrit l’auteur de l’épître aux Hébreux :

Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins.

Hébreux 4 : 16

La soudaineté et l’intensité de tous ces événements ont touché le centenier qui confesse : “assurément cet homme était Fils de Dieu”.
Conclusion :
Le diable fait toujours une oeuvre qui le trompe. S’il a cru utiliser l’ironie pour humilier, rabaisser et décourager, Dieu s’en est servit pour attester des vérités.
Mais nous devons nous rappeler ce que Jésus a dit:  “le disciple n’est pas plus que le maître, s’il m’ont haï ils vous haïront aussi”.
C’est pourquoi  je pense enfin encore à ses souffrances qui résultent directement de notre foi et de notre engagement en Jésus. Souffrances qu’il ne faut pas occulter ni minimiser parce qu’elle sont bien réelles. Une vie à contre-courant du monde produit le rejet par la famille ou les amis, et des donc des persécutions

14 Si vous êtes insultés à cause du nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. [Eux, ils blasphèment l’Esprit, tandis que vous, vous lui rendez gloire.]
15 Que personne parmi vous n’ait à souffrir pour avoir tué, volé, fait le mal ou pour s’être mêlé des affaires d’autrui.

1 Pierre 4 : 14−15

Pierre conclut par

Que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leur âme au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien.

1 Pierre 4 : 19

(…)
Oui, les hommes peuvent ironiser sur notre foi ou sur l’auteur de notre foi, ils peuvent se moquer de notre engagement et de nos prises de positions, nous martyriser physiquement, moralement ou spirituellement, n’oublions pas que le Seigneur en tirera une gloire, si toutefois, à l’exemple de Jésus, nous demeurons fidèlement attachés à Lui et à ses promesses.